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« L’Ecole des Beaux-Arts d’Alger est la négation même du progrès, car aucune amélioration n’a été apportée à son organisation administrative depuis son ouverture en 1881. Son budget est toujours, comme à cette époque, de 34 000 francs, somme manifestement insuffisante pour rémunérer le personnel et faire face aux frais inévitables pour l’enseignement du dessin, de la sculpture et autres sujets qui comportent un certain matériel. Aussi tout est-il, dans l’intérieur de l’Ecole, étriqué, vétuste, étouffé. Pas de lumière, là où c’est le jeu rayonnant de la lumière qu’il faut saisir, qu’il faut comprendre, qu’il faut exprimer. Pas de place, là où il est nécessaire de se mouvoir et de mouvoir les objets étudiés. Pas d’hygiène, dans des locaux où travaillent et où s’entassent à certaines heures des enfants, des adolescents, des jeunes filles. Une bibliothèque qui renferme des documents précieux et d’un grand prix est confinée dans une sorte de couloir sombre où le directeur de l’école est obligé d’installer pour lui-même un modeste bureau, faute d’un local personnel où il puisse recevoir ses visiteurs. L’Algérie et la ville d’Alger en particulier ne peuvent marchander à cette institution les moyens de vivre dans le milieu qui lui convient. Lorsque notre prospérité économique s’affirme d’une façon éclatante, il ne faut pas laisser dire que nous reléguons les arts au fond d’une sentine. »

Le quartier de la marine

Dans un tout premier temps, à son ouverture en 1843, l’Ecole de dessin était installée rue du Lézard, perpendiculaire à la rue de la Lyre menant à la mosquée Ketchaoua. Elle fut très vite transférée au n° 4 de la rue Charlemagne. Comme une grande partie du quartier environnant, la rue n’existe plus aujourd’hui. Le bâtiment se composait alors d’un rez-de-chaussée et d’un étage. En 1901, l’Ecole s’installe dans les anciens locaux de la mosquée El Kechkhech, au n° 25 de la rue d’Orléans, dans le quartier de la Marine (en grande partie détruit en 1954). Dans un rapport remis à l’Inspection académique, le directeur de l’époque, le peintre C. Labbé, avait souligné l’exiguïté du local et son souhait de déménager à nouveau dans un espace plus approprié. Elizabeth Cazenave rapporte que le 27 février 1914, dans un article publié dans L’Echo d’Alger, Paul Lafitte déplore :

Ali Ali Khodja avec Issiakhem, Jazz édition, 2007

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